La structure de conscience différentielle

Une grille de décodage du réel. Un outil vers la maîtrise de soi. Un outil de construction de projet.

Depuis la plus haute antiquité, l’homme est en quête de la Connaissance.
Les différentes grilles de lecture qu’il a projetées sur la réalité lui ont permis d’explorer certains aspects du réel. Les informations recueillies par l’ensemble de ces lectures constituent le corps des connaissances actuellement disponibles. Ces derniers siècles, l’Occident a privilégié les grilles de lecture permettant le développement des connaissances de l’environnement de l’homme.
L’importance des connaissances accumulées ramène l’homme à lui-même. Le mythe de l’homme, observateur objectif, est battu en brèche. L’interaction de l’homme observateur avec l’objet observé, se révèle de plus en plus. Un besoin impérieux de connaissances nouvelles recueillies sous l’angle de vue de l’homme, acteur interagissant, commence à émerger. Ces connaissances seront conquises grâce à de nouvelles grilles de lecture.

  • La structure de conscience différentielle peut être une de ces nouvelles grilles de lecture.
  • La structure de Conscience différentielle est une structure ternaire.
  • « Conscience différentielle » renvoie au fait que la conscience naît par différence.
  • Le mode opératoire de la conscience est de distinguer pour relier.
  • L’utilisation de ce type de grille nécessite une approche système permettant de percevoir à la fois l’ensemble et les éléments constitutifs de l’ensemble.
  • L’axiome de base peut s’énoncer ainsi : il est possible de considérer toute manifestation sous trois aspects différents. Ces trois aspects peuvent être conçus comme coexistants et interagissants.
  • Leur coexistence et leur interaction forment un ensemble, d’ordre plus complexe.
  • Cet ensemble, d’ordre plus complexe, peut être mis en relation avec 2 autres ensembles de même ordre de complexité, mais de nature différente, de telle manière qu’apparaisse un nouvel ensemble d’un ordre de complexité supérieur.
  • Cette démarche repose sur une certaine utilisation de la pensée analogique.

LA STRUCTURE DE CONSCIENCE DIFFÉRENTIELLE COMME OUTIL DE MAITRISE DE SOI
Nous pouvons définir la « maîtrise de quelque chose » comme l’aptitude à mener ce quelque chose :

  • où nous voulons
  • quand nous le voulons
  • comme nous le voulons

La maîtrise de soi serait, selon cette définition, l’aptitude d’un être à se conduire :

  • où il veut
  • quand il veut
  • comme il veut

Se conduire, se mener, suppose de se connaître.

La maîtrise de soi n’est jamais absolue, mais il est possible d’accroître le degré de maîtrise de soi.
L’accroissement du degré de maîtrise de soi est fonction du degré d’évolution de la connaissance de soi.
La structure de conscience différentielle peut être utilisée pour accroître la connaissance de soi.
L’homme peut être représenté comme un ensemble, un tout composé de 3 types d’éléments coexistants et interagissants soit :

  • des éléments concrets : Ex. Son poids
    Son système sensoriel
  • des éléments sensibles : Ex. Sa détermination
    Ses sentiments
  • des éléments conceptuels : Ex. Ses connaissances conceptuelles Ses idéaux.

Les trois types d’éléments ont des degrés de subtilité différents. Une représentation schématique peut représenter ces trois éléments constitutifs de l’ensemble.

Pour faciliter l’illustration, nous utiliserons C pour concret, S pour sensible, P (penser) pour conceptuel.

Les trois angles représentent des éléments de nature différente. Le point central symbolise le lieu d’interaction de ces trois types d’éléments. En fait, les interactions remplissent l’ensemble tout entier. Le point central, comme les différents éléments, ne sont, en fait, pas localisés dans l’ensemble. La localisation est une nécessité de la représentation graphique, faute de savoir illustrer la coexistence et l’interaction en tous points, d’éléments de degré de subtilité différents.

Ces éléments peuvent être eux-mêmes considérés comme ternaires. Une nouvelle représentation plus affinée peut ainsi distinguer parmi les éléments concrets :

  • du concret du concret : C/C
  • du sensible du concret : S/C
  • du conceptuel du concret : P/C

En appliquant la même démarche aux deux autres types d’éléments, la structure représentera 9 types d’éléments plus le point d’intégration des 9 éléments.

La structure permet un affinement indéfini. Chaque point peut, à nouveau, être considéré comme une unité ternaire ce qui donnerait pour le C/C :

D’autre part, toute structure déployée n’est qu’un des trois pôles d’une structure encore plus abstraite.

Cette structure permet une approche globale d’un être. Elle peut être utilisée comme un système de repérage et d’auto-repérage. Elle s’applique d’ailleurs aussi bien à un projet, à une institution, à une situation, qu’à un objet etc…

Cette représentation permet de s’imaginer un être comme un champ d’interaction de 9 éléments interagissants. Chacun des neuf éléments a son mode de fonctionnement propre. Chaque impact sur le champ ou sur l’un quelconque des éléments aura des répercussions sur les autres éléments et sur le champ lui-même. Faute d’un terme plus approprié, nous nommerons « énergies » ces 9 éléments.

Les énergies fondamentales sont en fait au nombre de 27 soit (3 X 9), mais leur exploration est trop complexe pour avoir sa place dans cette étude.
Elles sont traitées dans le « Chemin d’Adam » de Jean-Louis TRIPON et « La Bible restituée » de Carlo SUARES (Éditions Sophon).
Aller à la découverte de ces 9 énergies, apprendre à les connaître, apprendre leur fonctionnement à l’intérieur de soi est une aide précieuse pour le développement de la Connaissance de Soi et de la Maîtrise de Soi.

Quelles sont ces neuf énergies ?

1 – Le Sensible du Concret

Symbolisé par la lune

Cette énergie régit l’imaginaire, les rêves, les émotions, les peurs. Comme la lune, Satellite de la Terre, elle réfléchit une lumière dont la Source est ailleurs. Elle régit le système sensoriel et par là, relie l’être profond au monde extérieur.
Devenir attentif au fonctionnement de cette énergie permet de connaître des points sensibles spécifiques : ce qui émeut, ce qui effraye, ce qui apaise.
Maîtrisée, cette énergie permet le développement de la visualisation et rend apte à construire des simulations d’expériences, ce qui permet, entre autres, de les affiner avant de passer à la réalisation
Non maîtrisée, cette énergie peut nous submerger, envahir toute la personne et « noyer » temporairement toutes les autres énergies.

Cette énergie est la mieux connue, essentiellement par les troubles ressentis lorsqu’elle submerge la personne toute entière. Jusque là, pour éviter les débordements, elle fut essentiellement dominée, c’est-à-dire bloquée, empêchée d’agir. Une partie de l’apport de la psychologie et de la psychanalyse fut de redonner droit de cité à cette énergie condamnée précédemment.
Toute formation destinée à libérer la créativité est nécessairement axée sur la libération de cette énergie.

2- Le Concret du Concret
Pour symboliser les différentes énergies, nous retiendrons des figures simples :

2 symboles :

la lune comme reflet

le soleil comme source

et un système d’axe composé

d’une verticale
et d’une horizontale 

La verticale évoque dans presque toutes les cultures le lien entre le grossier et le subtil, entre la profondeur et la hauteur, entre le visible et l’invisible.
L’horizontale évoque un plan, un étalement à un niveau donné.
L’axe complet symbolise la Terre.
Le « Concret du Concret » sera symbolisé par la lune puisant dans les profondeurs de la Terre. Cette énergie évoque Pluton ou Hadès le dieu des enfers, sous la Terre. Cette énergie est la plus dense, elle régit le déjà là, l’accumulation, la matière.
En fait, tout ce qui est mesurable. Elle est résultat, dépôt, stock, etc…
La connaître, c’est connaître la relation que nous entretenons avec la matière, avec l’argent, avec nos biens matériels, notamment avec notre corps physique et avec nos pulsions les plus primaires.
Toute une série de comportements ascétiques sont des tentatives de dominer cette énergie, faute de savoir la maîtriser.
Dominer est toujours l’expression d’une volonté d’empêcher, d’une volonté de contraindre.
Maîtriser, au-delà de la domination est le développement de l’aptitude à « jouer avec une énergie », à la laisser agir et s’exprimer là où cela paraît adéquat, à la retenir et à la dévier, c’est-à-dire à la mener et à la canaliser lorsqu’il ne paraît pas adéquat de la laisser s’exprimer.
Apprendre à maîtriser c’est apprendre à gérer ses avoirs, ses acquis, ses biens. C’est apprendre à posséder sans être esclave de ses possessions. C’est apprendre à être aussi à l’aise avec ou sans biens au soleil.
La maîtrise de Pluton nous donne l’aptitude à compter et à mesurer à bon escient.

3 – Les autres énergies lunaires

Le conceptuel du concret la lune sur l’horizontale, Jupiter

Le concret du conceptuel la lune sous la verticale, Saturne

Le sensible du conceptuel la lune sur la verticale, Uranus

a) Le conceptuel du concret
Cette énergie évoque Jupiter – Zeus le dieu de la Foudre et du Tonnerre. C’est l’énergie d’expansion, elle commande la faculté d’enthousiasme.
Elle régit l’aptitude à conceptualiser le concret, à formuler et à appliquer les recettes, les processus et méthodes. Elle régit les connaissances concrètes, les sciences. Elle permet de savoir « comment ça fonctionne ».
Elle régit le savoir-faire, la compétence, l’aptitude à l’expansion.
Non maîtrisée correspond à l’apprenti-sorcier qui met en mouvement des dynamiques dont il ne connaît pas les conséquences et les effets pervers, dynamiques, qu’il ne sait plus arrêter.
Cette énergie est actuellement survalorisée par rapport à toutes les autres énergies.
Maîtrisée, elle permet de lancer des dynamiques et de les contrôler, notamment les arrêter à volonté.
Elle permet de tirer les leçons des expériences vécues et de les transposer à des situations analogues.

b) Le concret du conceptuel
Cette énergie évoque Saturne – Chronos dieu du Temps, de la Concentration.
Cette énergie nous permet de déceler les limites, de décoder les cycles du Temps.
Non cultivée, elle est éprouvée comme source de limitation, de contrainte, de restriction.
Maîtrisée, elle permet de prendre conscience des lois, d’apprendre à les utiliser. Apprendre à maîtriser Saturne, c’est apprendre à percevoir les structures sous-jacentes, à construire des plans, à choisir les cadres de contraintes nécessaires à l’inscription des idées dans la manifestation.
Saturne régit également les grilles de décodage du réel, notamment les structures du langage.

c) Le Sensible du conceptuel
Cette énergie évoque Neptune, le dieu de la Mer.
Cette énergie est la plus fine, elle régit l’inspiration, la relation aux mythes et aux archétypes, et relie l’être aux grandes dynamiques cosmiques.
Non cultivée, elle est l’énergie qui nous pousse à la quête de l’absolu et à tout ce qui est supposé pouvant y mener, la recherche de drogues hallucinogènes, d’expériences extra-sensorielles, d’extases, etc.
Cette énergie maîtrisée nous ouvre le monde des dynamiques mythiques, nous donne accès à l’inspiration.
Apprendre à maîtriser c’est apprendre à entrer en résonance avec ce qui nous dépasse, c’est apprendre à nous ouvrir à des dimensions plus subtiles, à décoder les tendances lourdes.

4 – Le Soleil et les deux autres énergies solaires  

a) Le ou le sensible du sensible

Cette énergie évoque Apollon, le dieu du Soleil.
Le Soleil est la source de la lumière et de la chaleur que la et les planètes réfléchissent chacune à sa manière.

Dans le corps de l’homme, il correspond au plexus solaire. Cette énergie régit l’être profond.
Elle est la source de nos sentiments éprouvés, vécus (avant d’être nommés). C’est de cette énergie qu’émane notre détermination, c’est d’elle qu’émane le « Je veux ». Elle est également source de toute motivation (moteur).

Énergie subtile, elle n’est perceptible que lorsqu’il y a un minimum de silence, d’harmonie intérieure.
Non maîtrisée, elle paraît absente : mais aucune de nos énergies ne peut être absente – elle n’est plus perceptible – Comme toutes les énergies non perçues, elle agit de manière inconsciente.
Cette énergie est celle évoquée par certains auteurs comme la lumière intérieure ; la cultiver consiste à affiner l’attention et les perceptions aux nuances des sentiments qui nous habitent constamment.
Apprendre à la maîtriser, c’est apprendre à connaître ses sentiments, à les laisser s’épanouir, à déceler quelles sont les conditions favorables à l’éclosion de sentiments positifs qui dilatent et éclairent la vie, ou au contraire, à déceler les conditions qui font éprouver des sentiments négatifs qui contractent et assombrissent le paysage intérieur.
Maîtriser cette énergie, c’est savoir choisir les sentiments à cultiver, savoir créer les conditions nécessaires à leur épanouissement, c’est également savoir couper l’alimentation nécessaire à l’éclosion de sentiments négatifs qui polluent.

b) le concret du sensible
Cette énergie évoque Mars, le dieu de la Guerre.
Le concret du sensible est l’énergie qui régit les manières d’agir, les stratégies personnelles.
Chaque être, lorsqu’il veut réaliser un désir, conquérir un objet, un territoire ou un autre être, déploie une stratégie.
Non cultivée, cette énergie reproduit indéfiniment la même stratégie.
Apprendre à maîtriser les manières d’agir, c’est devenir conscient de la stratégie habituelle et s’exercer à en utiliser d’autres.
Maîtriser Mars, c’est devenir apte à maîtriser le passage à l’acte, quelles que soient les pulsions qui viennent des autres énergies notamment , ou
Maîtriser Mars, c’est devenir capable de choisir et d’élaborer la stratégie la plus adéquate à une situation donnée.

c) Le conceptuel du sensible
Cette énergie évoque Vénus, déesse de l’Amour et des Arts.
Cette énergie régit « l’intelligence du cœur » comme régit « l’intelligence du concret » et « l’intelligence de l’esprit ».

Elle permet de nommer les sentiments vécus. Elle représente l’échelle des valeurs vécues, l’éthique. Elle relie l’être profond aux valeurs spirituelles, comme  relie l’être profond à la réalisation.
Cette énergie non cultivée bloque la faculté de confiance en soi et dans les autres, elle reproduit indéfiniment et inconsciemment l’échelle de valeur ambiante du milieu d’origine.
Cette énergie régit nos appartenances à un milieu, à une classe, à une religion, à un parti.
Apprendre à maîtriser notre c’est déceler quelles sont les valeurs que nous privilégions, c’est décoder les liens qui nous unissent à ceux que nous considérons comme « de notre monde ».
Maîtriser cette énergie, c’est devenir aptes à choisir nos échelles de valeurs, aptes à choisir celles qui sont compatibles avec les projets que nous souhaitons réaliser.
Maîtriser c’est être capable de se choisir une éthique, de vivre en état d’amour quel que soit l’environnement, y compris dans la solitude.
Maîtriser c’est maîtriser la culture des sentiments souhaités vis-à-vis de soi-même ou de l’environnement.

5) Le Conceptuel du Conceptuel
Ce symbole est le plus complexe. Par la lune orientée à la fois vers le passé et vers l’avenir sur l’horizontale et le Soleil réduit sous la verticale, ce symbole évoque la multi-dimensionnalité de cette énergie.
Cette énergie évoque Ouranos un des premiers dieux de l’Olympe, père de Chronos, mutilé par celui-ci. Dieu de l’Espace interstitiel comme Saturne est dieu des Temps, Ouranos donne accès à l’hors espace-temps.
Cette énergie régit notre génie personnel et se manifeste sous forme d’intuitions fulgurantes. Un de ses symboles est l’éclair.
Apprendre à maîtriser cette énergie, c’est devenir attentif aux intuitions, même les plus anodines, les respecter, les expérimenter.
S’ouvrir à Ouranos exige un à priori positif (ce qui nécessite une bonne connaissance de et une disponibilité à l’inconnu).
Maîtriser c’est devenir capable de VOIR, d’explorer les contenus conceptuels, c’est être apte à décoder le concept à l’œuvre dans une situation particulière.

6) Le point d’interaction

Ce symbole qui réunit en superposition les trois éléments qui ont servi à l’élaboration de tous les autres symboles représente l’interaction, la faculté de relier.
Dans l’Olympe, les grecs anciens nommaient cette faculté Mercure ou Hermès, le messager des dieux.
Dans cette grille de représentation du réel, la faculté de relier qui est un des aspects de l’intelligence est nettement distincte des trois autres énergies

l’intelligence concrète
l’intelligence sensible
l’intelligence conceptuelle

La fonction de est de relier toutes les énergies entre elles. Cette fonction dépend essentiellement de la richesse à véhiculer et à synthétiser selon que les énergies sont cultivées ou en friche, selon qu’elles « jouent » pleinement ou qu’elles sont handicapées.
Par ailleurs, la validité de la synthèse produite à tout moment dépend du développement équilibré ou non de toutes les énergies.
Il est certain qu’une hypertrophie d’une ou de plusieurs énergies entache considérablement la validité de la synthèse produite.

LA STRUCTURE DE CONSCIENCE DIFFÉRENTIELLE COMME OUTIL DE CONSTRUCTION D’UN PROJET COHÉRENT

Nous pouvons définir un projet comme l’exploration d’une idée à inscrire dans l’espace et le temps.

  • Quelle idée ?
  • Conçue par qui ?
  • Portée par qui ?
  • Réalisée par qui ?

Dès qu’un projet doit prendre une certaine ampleur, une seule personne ne peut plus assumer toutes les fonctions nécessaires :

  • à sa conception
  • à son évolution
  • à sa réalisation
  • à son suivi

Dès que plusieurs personnes doivent collaborer à un même projet, le projet lui-même devient une « entité », une personne morale (terme juridique jusqu’ici employé pour les sociétés de capitaux). En tant qu’entité, un projet peut être représenté et élaboré à l’aide de la structure de conscience différentielle.

  • Quelle idée ce projet est-il supposé incarner ?
  • Qui sera à la source de l’énergie nécessaire ?
  • Comment se manifestera concrètement cette idée dans les faits ?

Prenons l’exemple du projet Promotech-Alsace.
L’idée sous-jacente à ce projet est celle de combler un vide entre les chercheurs, détenteurs de connaissances scientifiques, c’est-à-dire détenteurs de richesses conceptuelles
et les industriels capables de gérer des activités de production, c’est-à-dire des personnes capables de transformer des richesses conceptuelles en richesses matérielles.
Comment est née cette idée ? Deux personnes, Raymond Ambruster et Michel Génévaux, chercheurs scientifiques, ressentent violemment le manque de passerelle

  • entre les richesses conceptuelles dont ils connaissent l’existence et auxquelles ils ont accès
  • et les richesses concrètes qu’ils supposent réalisables par la mise en œuvre économique de ces richesses conceptuelles.

L’idée d’une association entre chercheurs et réalisateurs germe et Promotech-Alsace est créée, réunissant :

  • des chercheurs scientifiques
  • des financiers
  • des industriels

Les finalités de cette association sont de favoriser le passage au stade artisanal ou industriel de quelques recherches scientifiques en cours d’expérimentation en laboratoire.

  • Quel projet faut-il construire pour combler ce vide ?
  • Qui sera source de l’énergie nécessaire pour porter ce projet à maturité ?
  • Que faut-il qu’il se passe concrètement pour pouvoir considérer que ce projet est abouti ?

Quel projet construire ? *Conceptuellement et par analogie, nous pouvons dire qu’il nous faut concevoir ce projet comme devant ressembler à un convertisseur, à un transformateur capable de convertir des énergies subtiles en énergies plus denses (convertir des énergies conceptuelles en énergies concrètes). Il nous faudra notamment explorer les principes fondamentaux qui régissent ce type de transformation.

*Au niveau sensible
Nous pouvons dire qu’il s’agit de faire présenter les connaissances scientifiques de manière à les rendre « communicables » non plus à des pairs (ayant la même échelle de valeurs) mais à des personnes d’un « autre monde » (ayant des échelles de valeurs différentes adaptées au monde de la réalisation).
A ce titre, il faut, soit faire intervenir des « interprètes », des « traducteurs », dont la fonction sera de reformuler les connaissances de manière à les rendre assimilables par les parties concernées,
soit faire intervenir des « professeurs de langue » enseignant les rudiments des différentes « langues » aux parties prenantes, soit encore créer un lieu de traduction capable de se servir des
différentes langues et traitant avec chaque partie prenante dans sa propre langue.

*Au niveau concret
A quoi verra-t-on que le projet a abouti ? Concrètement lorsque des connaissances scientifiques ainsi traitées auront généré des richesses concrètes qui reviendront en feed-back (nourrir en retour) les différentes parties qui auront collaboré à ce projet entretenant ainsi le dynamisme propre du projet initial.
En résumé, Promotech-Alsace s’assigne comme finalité de devenir :

1 – Un transformateur d’énergies conceptuelles en énergies concrètes.
2 – Un traducteur de connaissances formulées de manière à être perçues par des scientifiques, en connaissances formulées de manière à être perçues et utilisables par des industriels et des artisans.
3 – Un lieu d’interaction de ces différents types d’énergies, de connaissances et de richesses, capable de reconstituer ou de remplacer les énergies utilisées

  • pour leur transformation
  • pour leur traduction
  • pour son propre fonctionnement
  • et son propre développement.

Sa vocation commencera à être pleinement opérante lorsque les premières industrialisations lui rapporteront des royalties et permettront de financer de manière autonome les débours et les honoraires de ceux qui se consacrent à faire vivre ce projet.

Qui sera source de l’énergie nécessaire pour porter le projet à maturité ?

Dans l’exemple choisi : Promotech-Alsace, il s’agit de réunir et de faire interagir trois types d’énergies :

  • des énergies conceptuelles
  • des énergies sensibles
  • des énergies concrètes.

1) Les énergies conceptuelles
Exploration conceptuelle des domaines concernés

DESSIN

2) Les énergies sensibles

DESSIN

3) Les énergies concrètes

DESSIN

Chaque projet de quelque niveau qu’il soit ne peut avoir qu’un seul porteur. Ainsi Promotech-Alsace en tant que transformateur traducteur et lieu d’interaction de différents types d’énergies, de connaissances et de richesses, ne peut avoir qu’un seul porteur dont le rôle sera de favoriser l’épanouissement et l’interaction des différentes énergies nécessaires à la cohérence du projet afin d’en faire une synthèse permanente.

Ce porteur, attentif, en quête et à l’écoute de tous les apports mais solitaire en sa décision finale, est garant de l’évolution du projet dans l’orientation convenue.

Il peut s’entourer d’autant de partenaires qu’il jugera utile de susciter autour de lui, lui fournissant les éléments nécessaires à l’élaboration de sa synthèse permanente.

Il lui appartient de susciter et d’entretenir la motivation de ses collaborateurs, ainsi que la sienne propre. Son rôle est de susciter et de réunir toutes les énergies, connaissances et biens concrets utiles, de les faire interagir et de les orienter vers la concrétisation des finalités convenues.

Par ailleurs, Promotech-Alsace, pour chaque projet particulier, peut susciter la création de structures indépendantes, des unités complètes, affiliées à Promotech-Alsace, à condition d’en respecter les finalités et de négocier avec le porteur de Promotech-Alsace des accords précis des contraintes et des avantages consentis réciproquement.

A condition de respecter scrupuleusement les accords passés entre Promotech-Alsace et le porteur du projet particulier, celui-ci est totalement libre de mener son projet comme il l’entend, de s’entourer des collaborateurs et des conseillers internes ou extérieurs à Promotech- Alsace.

Il se retrouve, à son niveau, à gérer l’ensemble des énergies nécessaires pour la cohérence du projet qu’il porte et d’en assurer l’évolution conformément aux finalités du projet particulier dont il a la responsabilité.

Que faut-il qu’il se passe concrètement pour pouvoir considérer qu’un projet est abouti ?

Un projet est abouti à partir du moment où le fruit des investissements de tous ordres (conceptuels, sensibles et concrets) permettent au projet de continuer à fonctionner et à se développer sans investissements extérieurs supplémentaires.

En fait, il est abouti lorsqu’il peut fonctionner de manière autonome.

Un projet précis, tel que Promotech-Alsace ou l’un quelconque des sous-projets que Promotech-Alsace aura suscité, sera amené à maturité seulement lorsqu’il arrivera à s’autofinancer tout en ayant respecté pleinement les finalités poursuivies.

Dans le cas de Promotech-Alsace, le projet sera abouti lorsque une ou plusieurs recherches scientifiques par an trouveront des artisans ou des industriels capables de créer des richesses concrètes avec ces recherches et de verser des royalties pour rémunérer de manière satisfaisante les énergies préalablement investies dans la préparation à l’industrialisation de ces recherches, et ainsi garantir à Promotech-Alsace un fonctionnement autonome.

Des grandes lignes tracées ci-dessus résultent, si elles sont acceptées, un certain nombre de contraintes et de critères de choix, notamment quant aux quantités d’énergie à investir sur chaque projet particulier, quant aux structures de fonctionnement à retenir, quant aux personnes – porteurs des différents projets à choisir, etc…
Lorsque les décisions de principe seront connues, il faudra entre autre, simuler quelques scenarii différents, afin de tracer les grandes lignes et les ordres de grandeur à traiter dans les 5 prochaines années.

Elisabeth MEICHELBECK